Je lisais hier Sur le facsimilé de mes sens Comme quoi un parfum m’aurait effleuré.e Un sentiment, épris.e Une lèvre, touché.e Heureusement je n’ai de mon corps Qu’une relation distante et protocolaire Ne reçois de lui guère encore Qu’un ou deux signaux coronaires Que serais-je aujourd’hui Si ses caresses savaient écrire ?
Archives de l’auteur : Jean FAVRE
Le Cancre
Je suis le cancre au fond de ton cœurL’élève discret du dernier rangCelui qui lève le doigtMais que tu ne vois pas Le timide qui se déguise en radiateur,En figurant transparentPour qu’on ne le remarque pasQu’on ne l’interroge pas Celui qui n’aurait pas dû être iciEt qui pour s’excuser ne fait pas de bruitA mis sur zéroLire la suite « Le Cancre »
Texte à trous
Désapprendre
Détente au bord de l’eau Une marelle Un caillou Compter jusqu’à dix Faire ricocher son rêve Sur les reflets du ciel
Respire
Amour kimono
J’ai l’amour kimono Sur ma peau il glisse Comme un voile en soie Il fait sève de tout bois Lèvre de coquelicot Partout, il s’immisce En chaque endroit il éclot
Cendres
Courir sans se retourner
Monter dans les airs
Où les rêves sont braises
Et les mémoires, cendres
Oublier pour une fois de mettre
le manteau à sa poitrine
Retirer enfin le corset
de sur son cœur
Qui voulait tant
quand il était petit
chausser un jour du 46
Donner sa vie, demain et aujourd’hui
Pour une caresse
Laisser s’enfuir les ressentis
D’une enfance taille S
Ecrire
Au commencement c’est un rythme
Une langue ensuite
Une musique qui arrive peu à peu
Alors seulement la lumière se fait
Et révèle l’image
De tes yeux
Aux microsillons fragiles
Ils vibrent sur les remous
Disparaissent ensuite
S’évaporent en vapeur de braise
Ont-ils vu ? Ont-ils lu un peu ?
Ils ont brûlé surtout
Et sentent encore
Sur leur lèvre
Le goût délicieux
De l’empreinte
Que la faim a dessinée sur eux
Jean Favre
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Ce n’est plus qu’un rocher sans fleur Sec et gercé par le labeur Pourtant lui poussent encore quelques lichens De temps en temps Surtout au printemps Quand ça vaut la peine