Drame

Synopsis
C’est une lumière de fin de soir, imperturbable, qui étrangement continue encore d’éclairer la rue, le trottoir, et l’insolite humanité qui y circule. Toutes deux incroyablement vieilles, qui sans prévenir s’éteignent de temps en temps, alliant de longs moments de comas à quelques instants de vie : une lumière à l’image de l’humanité qu’elle éclaire, clignotant parfois, tantôt éblouissante, tantôt absente, qui semble s’être enracinée au hasard dans cette terre, jusqu’aux genoux, et qui ne peut en ressortir.
Apparaît alors un troupeau de personnages, éclairés bizarrement par des réverbères intermittents et des bougies de lune ; ce genre de lumière qui se met sur vos habits et vous les colle sur la peau, qui vous les moule sur le corps comme le puceron se colle sur la sueur des roses. Des personnages pris dans la misère la plus complexe : celle d’une fin de soir, pendant la guerre, pendant l’exode ; au moment où ils se décident enfin à sortir des abris, après y avoir laissé s’accumuler tous leurs désirs, toutes leurs envies et tous leurs manques.
La misère de se retrouver soudain sans aucun ennemi à accuser, sans aucun coupable à châtier, pour calmer sa haine, ou pour seulement la comprendre. La misère d’être pillé tout à fait : non seulement de sa naissance, de chez soi, de ses parents et de sa vie, mais peu à peu aussi du désir, lentement même de la faim, et du droit légitime de mentir sur cela.
Le Texte
Il fallait pour Les Villes Pillées un jeu de scène vivant, pour amener le personnage au spectateur ; le transmettre intégralement dans toute sa spontanéité. Ainsi le texte s’est construit naturellement comme une partition théâtrale, ayant pour clé de sol le dialogue, qui par ses non-dits, ses obsessions et ses silences dévoile mieux que tout instrument les personnage et leurs nœuds intérieurs. Il devait, au même titre qu’un décor, offrir une ambiance particulière à la pièce, une oxygène aux personnages, prête à mettre en valeur aussi bien leurs tics de langage que la poésie qu’ils n’arrivent pas à vivre, et le paradoxe au fond d’eux-mêmes qui en résulte.
C’est pourquoi le langage inhérent à la pièce fuit l’explicatif, et marche plutôt dans le sens des personnages, c’est à dire de s’inventer une histoire, une idée et une obsession qui les régissent et qu’ils proclament haut et fort pour s’en persuader le mieux possible. Ceux-ci sont des hommes qui tentent de profiter du soir pour déguiser leur misère en épopée lyrique, avec pour seule certitude, l’espoir que la nuit soit un masque qui les métamorphose de victime misérable en héros sublime.
L’absurdité naît de la comédie de ce texte qui les fait se lever inexorablement animal au matin, animal au soir.
Production
Les Villes pillées a été créé à St-Quentin-en-Yvelines (78) en avril 1997 par la troupe Le Coatl Méridien:
MAN : Julien ROUXEL La PETITE : Carole RIOCHET AZIR : Jean FAVRE YOUG : Nicolas GUIMBARD Le PERE : Christophe RAYON SARA : Fabienne ASTES ISAAC : Anguerran DELEPINE M.c. : Olivier PIQUEREY La MERE : Héloïse GALLET CHARLI : Grégoire SOUCHET Un HOMME : Grégoire SOUCHET AÏCHA : Deborah DIETRICH Mise en scène : Daniel LAUR Musique : Frédéric OZANNE Décors : Brigitte BINAUD Production : Le Coatl Méridien Coproduction : Le SQUALE


Publication

https://www.abebooks.co.uk/servlet/BookDetailsPL?bi=30423329124
https://www.livrenpoche.com/products/seme-les-villes-pillees-plus-loin-une-lumiere