Appel de la nature

Je vais cette fois essayer de les trouver
Ces mots, me mettre à ta portée
Je n’ai pas le choix on dirait
Puisque tu as besoin d’images pour écouter
Et de verbes pour agir
Comme si la vérité seule ne suffit jamais
Pour te faire réagir.
 
Je ne sais pas si j’aurais ma place sur les réseaux sociaux,
Ni ai encore le droit de tenir un stylo ;
Sans vouloir être démago ou bigote,
Je sais bien que les arbres n’ont pas le droit de vote :
Sur votre terre dont ils ne sont que locataires,
Ils n’ont acquis que le droit de se taire
 
C’est pourquoi il faut une fois que quelqu’un parle
Je ne voudrais pas plomber le moral
Mais c’est de morale je crois bien
Que vous avez besoin
 
Pas la peine de rougir ou de te dire incapable,
Moi-même pourrais me sentir coupable :
Une mère prend toujours un peu pour elle
Les erreurs de ses enfants rebelles
 
Je parle au nom de la nature que tu tiens
maintenant suspendue à ton poing
De tous ces anonymes qui sont devenus tes pantins.
Avant que tu ne t’embrases par ta propre main
Je te demande simplement de décrocher le fil
Par lequel tu nous retiens
Nous et nos fils, maintenant dépendants des tiens
 
Que ma mièvrerie devienne ta corde sensible
Puisque la soif, la peur et la propagande
Sont les seules que ta logique sait encore entendre
 
Cela m’embête d’avoir à te dire
De ne pas être toi-même quelques instants
La haine a encore pris cinq pourcents
Je ne veux seulement pas que tu expires
 
Tout ce que je dis, c’est pour toi
Aide-toi et le ciel t’aidera
Mais la parole, tu ne me la donnes pas
La vérité, tu ne l’écoutes pas
 
Alors si ce que tes frères
Sont capables de faire
Te désespère
Si encore tu t’offusques de leurs crimes de guerre
Ecoute en moi cette voix humanitaire
Qui veut juste encore un peu protéger la vie
De leur crime contre la terre, crime contre ta chair
Du vivant et de la pierre
Je t’en prie
Prends soin de toi et de tes pair.es
Prends soin de la mer, de la Terre
Prends enfin soin un peu de moi
De mes nombreux enfants il ne reste que toi