Archives de la catégorie : Poème
Derrière la porte
Je sais bien qu’il y a quelque chose
A l’intérieur de ton cœur
Sinon il n’y aurait pas de porte
Laisse-moi juste
Trouver la clé
Limer lentement ses dents à l’orée de la nuit
Et identifier ce qui dans ton passé
serait serrure,
m’habituer aux peurs qui en retiennent la poignée
déceler derrière ce mur
Les rêves sur lesquels appuyer
pour pouvoir entrer
Jean Favre
J’ai le coeur myope
Que voulez-vous, j’ai le cœur myope
Il grossit les fleurs et rapproche ton parfum
Ecoute ton absence en cinémascope
Ignore les obstacles, les murs et les embruns
Quand, au loin, il croit t’avoir enfin deviné.e
Alors il voit en double l’ éternité
Jean Favre
Voyage échaffaudé
C’est un voyage heureux que je veux faire
Découvrir tes monts et tes vallées
M’enfoncer très loin dans tes pensées
Y réparer ces lieux où tu as souffert
Mais je connais la pudeur d’un ange blessé
Iel enfouit ses collines dans la brume
Et lèche ses plaies, caché.e derrière un rocher
Voulant faire croire que ce n’est qu’un rhume
La confiance en soi
Est un échafaudage fragile
Qu’il faut reconstruire chaque fois
C’est, je crois, assez facile :
Il suffit de reboucher les trous
Mais se fermer les yeux, surtout
La porte de son coeur
Bourgeon
Au fer rouge, je préfère la craie
Quand l’imagination devientun réflexe de survieQuand on est obligé de mettre un écranentre soi et son cœurUn buvard pour éponger les tachesque la réalité fait couler sur la vieQu’on doit laisser ses émotions aller le soirdans leur jardin de fleursLes reposer d’avoir trop pleuréd’avoir trop aimé, d’avoir trop senti Pendant qu’on me parle de toi,deLire la suite « Au fer rouge, je préfère la craie »
Délivrance
Un vieux carton vide et laid
Trainait sur le sol de mon enfance
Je l’ai ouvert, voulant y ranger mon silence
Quand à l’intérieur, un moineau s’est mis à chanter
Moisson matinale
Champs d’étoile dont mes yeux
Butinent le mystère,
Aujourd’hui j’ai un aveu
Amoureux à vous faire
De mes rêves vous étiez
les silencieux appâts
Je les vois s’envoler
encore à votre éclat
Et pourtant ils sont des nuages,
Les signaux d’une fumée sauvage,
Des prières,
Que le désespoir n’attrape pas