Derrière la porte

Je sais bien qu’il y a quelque chose
A l’intérieur de ton cœur
Sinon il n’y aurait pas de porte
Laisse-moi juste
Trouver la clé
Limer lentement ses dents à l’orée de la nuit
Et identifier ce qui dans ton passé
serait serrure,
m’habituer aux peurs qui en retiennent la poignée
déceler derrière ce mur
Les rêves sur lesquels appuyer
pour pouvoir entrer

Jean Favre

Voyage échaffaudé

C’est un voyage heureux que je veux faire
Découvrir tes monts et tes vallées
M’enfoncer très loin dans tes pensées
Y réparer ces lieux où tu as souffert

Mais je connais la pudeur d’un ange blessé
Iel enfouit ses collines dans la brume
Et lèche ses plaies, caché.e derrière un rocher
Voulant faire croire que ce n’est qu’un rhume

La confiance en soi
Est un échafaudage fragile
Qu’il faut reconstruire chaque fois

C’est, je crois, assez facile :
Il suffit de reboucher les trous
Mais se fermer les yeux, surtout

Au fer rouge, je préfère la craie

Quand l’imagination devientun réflexe de survieQuand on est obligé de mettre un écranentre soi et son cœurUn buvard pour éponger les tachesque la réalité fait couler sur la vieQu’on doit laisser ses émotions aller le soirdans leur jardin de fleursLes reposer d’avoir trop pleuréd’avoir trop aimé, d’avoir trop senti  Pendant qu’on me parle de toi,deLire la suite « Au fer rouge, je préfère la craie »