Cendres

Courir sans se retourner
Monter dans les airs
Où les rêves sont braises
Et les mémoires, cendres

Oublier pour une fois de mettre
le manteau à sa poitrine
Retirer enfin le corset
de sur son cœur
Qui voulait tant
quand il était petit
chausser un jour du 46

Donner sa vie, demain et aujourd’hui
Pour une caresse
Laisser s’enfuir les ressentis
D’une enfance taille S

Ecrire

Au commencement c’est un rythme
Une langue ensuite
Une musique qui arrive peu à peu
Alors seulement la lumière se fait
Et révèle l’image
De tes yeux

Aux microsillons fragiles
Ils vibrent sur les remous
Disparaissent ensuite
S’évaporent en vapeur de braise
Ont-ils vu ? Ont-ils lu un peu ?
Ils ont brûlé surtout
Et sentent encore
Sur leur lèvre
Le goût délicieux
De l’empreinte
Que la faim a dessinée sur eux

Jean Favre

Vouloir le Beau

Plus que quelques marches quelques malheurs Remettre à plus tard la récompense les cacahuètes qu’on distribue au bar aux clients bien assis On ne prête qu’aux riches A ceux qui s’assoient pour consommer Pas aux irradiés de la beauté Quand on monte comme moi l’escalier des passionnés On ne découd pas sa poche pour justeLire la suite « Vouloir le Beau »