J’ai sur la main plusieurs phalanges Et une infinité de plis Que tes caresses moissonnent Pour récolter les fruits J’ai sur la paume quelques sillages Que ton visage parcourt quand je l’enrobe Et que tes cils dessinent Quand tes paupières s’endorment J’ai entre les doigts Un espace creusé pour toi Où nos mains s’enchâssent EtLire la suite « J’ai sur la main »
Archives de l’étiquette : poésie
Nu-pieds
A l’école des nu-pieds Passent parfois de chétifs écoliers Ils ont leurs rêves comme cartable L’amour Pour seul crayon Le cœur Pour seul cahier Ils entrent la mèche égarée Le regard en friche Et derrière les trous de leur blouson, on lit « Ici on apprend à aimer »
Poètes d’essai
Ah ! Qu’ils ont l’allure fière, Les chercheurs de mots ! Avec leur casque clos Et leurs lunettes claires Ils montent en leur cœur Tels des aviateurs Saluent l’azur D’un geste sûr Ils ont posé à terre Leur parachute et les paratonnerres ; Là où ils vont ils ne serviraient à rien : Leurs sentiments seront trop haut, tropLire la suite « Poètes d’essai »
Murmure
Le temps s’y découpe en lettres En mots Une voix profonde et discrète Y guette Chaque fissure pour y déposer son flot Des restes de chanson peuplent les murs De chaque tunnel En succession de sons comme des oraisons Qui rassemblent leurs morceaux Pour y trouver une parole originelle Dans son bâton de pluie ElleLire la suite « Murmure »
Pentes
Du haut de la vallée On regarde une dernière fois Les sentiers du ruisseau s’épandre La main posée sur le robinet Ne sachant jamais Si l’esprit peut apprendre A faire couler ses plaies Sur d’autres pentes
Si les baisers pouvaient être sons…
Si les baisers pouvaient être sons Mes lèvres te diraient quelques notes Elles esquisseraient leurs douces litotes Gravant ta peau-aime comme sur une partition
Re·sentir
Je lisais hier Sur le facsimilé de mes sens Comme quoi un parfum m’aurait effleuré.e Un sentiment, épris.e Une lèvre, touché.e Heureusement je n’ai de mon corps Qu’une relation distante et protocolaire Ne reçois de lui guère encore Qu’un ou deux signaux coronaires Que serais-je aujourd’hui Si ses caresses savaient écrire ?
Le Cancre
Je suis le cancre au fond de ton cœurL’élève discret du dernier rangCelui qui lève le doigtMais que tu ne vois pas Le timide qui se déguise en radiateur,En figurant transparentPour qu’on ne le remarque pasQu’on ne l’interroge pas Celui qui n’aurait pas dû être iciEt qui pour s’excuser ne fait pas de bruitA mis sur zéroLire la suite « Le Cancre »
Texte à trous
Désapprendre
Détente au bord de l’eau Une marelle Un caillou Compter jusqu’à dix Faire ricocher son rêve Sur les reflets du ciel